Il y a bien longtemps, le beau Kaïs, fils d’une illustre famille de Bédouins, tombe éperdument amoureux de Leïla. Le jeune homme est poète et ne peut s’empêcher de chanter son amour à tous les vents. Il exprime sans retenue son souhait d’épouser la belle Leïla. Mais chez les Bédouins, il est de tradition que ce soit les pères qui règlent les mariages. Le désir crié par Kaïs est une ombre sur leur autorité et ceux-ci refusent donc cette union.
Il se sert de ses poèmes comme d’une arme contre le pouvoir. La famille de Leïla obtient alors du calife la permission de tuer l’arrogant amoureux. Le calife fait venir Leïla pour voir une si grande beauté.
Il découvre avec surprise qu’il s’agit d’une jeune femme plutôt maigre, au teint brûlé par le soleil. Il décide alors de faire venir Kaïs et l’interroge : « Pourquoi aimes-tu cette femme qui n’a rien d’extraordinaire ? Elle est moins belle que la moins belle de mes femmes. »
Kaïs répond : « C’est parce que vous n’avez pas mes yeux. Je vois sa beauté et mon amour pour elle est infini. » La famille de Kaïs demande Leïla en mariage contre cinquante chamelles. Le père de Leïla refuse. Kaïs perd la raison. Son père l’emmène à La Mecque pour lui redonner ses esprits mais le jeune homme entend une voix lui crier sans cesse le prénom de son amour. On le surnomme alors Majnoun, « le fou de Leïla ».
Un jour que le fou est tranquillement chez lui, rêvant à son amour, un ami vient le prévenir que Leïla est devant sa porte. Le poète a pour seule réponse : « Dis-lui de passer son chemin car Leïla m’empêcherait un instant de penser à l’amour de Leïla. »
Quelque temps plus tard, Leïla se maria et quitta la région. Majnoun partit vivre avec les animaux sauvages. Certains prétendirent l’avoir vu manger de l’herbe avec les gazelles.
Un jour, on découvrit son corps inanimé et sans vie dans le désert, avec contre lui un ultime poème dédié à son amour…
